THE BATMAN

Le chevalier Noir revient dans un film très sombre réalisé par Matt Reeves (Cloverfield, La planète des Singes).

Loin des films de supers-héros vu récemment, The Batman se présente davantage comme un thriller à travers les rues sordides de Gotham City. Porté par un Robert Pattinsson très crédible dans son rôle, le Batman se révèle être un véritable enquêteur, plus qu'un simple justicier masqué. Loin des héros Marvel et sans super-pouvoir, si ce n'est celui d'être riche, il est parfois vulnérable, et s'il les distribue il prend énormement de coups aussi.  

Les marqueurs des diffèrents Batmans sont assez présents dans le film - un héros qui se remet sans cesse en question, un commissaire Gordon qui incarne le bien absolu, des citoyens capables du meilleur et du pire, des rues de Gotham poisseuses, pluvieuses et rongées par la Pégre - mais le film de Matt Reeves parvient à se singulariser par son atmosphére noire donc, son scénario aux rebondissements multiples mais aussi son parti pris de montrer davantage Batman que Bruce Wayne. Exit le dandy millionnaire capable d'exentricités incarné par Christan Bale, Batman éclipse complétement son alter égo (au détriment notamment de sa relation avec Alfred tellement important dans les opus précédents mais qui est presque complétement oculté ici). 

Malgrè un manque d'alchimie entre Batman et Catwomen (Zoé Kravitz), le film est remarquablement bien joué et ce grâce à un casting de premier ordre (mention à Colin Farrell méconnaissable dans son rôle du Pingouin, mais sans sombrer dans le ridicule type Jared Leto dans House of Gucci). En définitive The Batman prouve qu'un blockbuster n'est pas obligé de tomber dans les pièges inhérents aux supers-productions américaines (effets spéciaux à gogo, punchline à tout bout de champs) et propose une histoire et une esthétique de qualités.   

A PLEIN TEMPS : COURSE DE FOND

Mère solo de deux enfants qu’elle souhaite élever en grande Banlieue plutôt qu’à Paris où elle est première de chambre dans un palace, Julie court du matin au soir! Préparer les enfants, les déposer chez une voisine un peu contrainte de les garder, attraper un train puis un métro, appeler son ex qui a oublié de verser la pension alimentaire, trouver un arrangement avec ses collègues pour aller passer, sans alerter son actuelle direction, un entretien pour un emploi qui correspond à sa qualification, monter un trempoline en pleine nuit pour l’anniversaire de son fils…, sa vie est un véritable marathon! Lorsque cette course effrénée s’amplifie à la faveur d’un conflit social qui paralyse les transports en commun, le film touche au plus profond d’une société où le cynisme règne. Julie, pourtant solidaire de ces travailleurs en grève, pâtît gravement des effets de ce mouvement social.

En filmant au plus près sa comédienne – lumineuse Laure Calamy – Éric Gravel dessine le portrait d’une femme d’aujourd’hui avec une subtilité rare. Aux effets de manche, le cinéaste préfère les choix cinématographiques. Ainsi, le montage sec de l’enchainement des tâches effectuées par Julie produit ce sentiment de course sans fin.

Sans pathos, A plein temps émeut par ce qu’il évoque en creux : le sentiment d’être redevable (à la voisine de garder les enfants, à ses collègues pour les modifications d’horaires) et surtout la culpabilité de n’être pas assez disponible pour ses enfants. Et ce travail plus gratifiant qu’elle obtient à la force du poignet, ne résoudra pas tout. Car c’est la place assignée à la femme par la société qui est en question.

Uncharted

Après des années d'attente, le célébre jeu vidéo édité par Sony arrive sur grand écran avec Ruben Fleischer (Bienvenue à Zombieland, Venom) à la réalisation. 

Véritable pendant masculin de Lara Croft, Nathan Drake, incarné par Tom Holland (récemment vu dans Spiderman), se retrouve embarqué à la poursuite et de son frère et du trèsor de Magellan. Accompagné du chasseur de trésors Victor Sullivan (incarné par Mark Wahlberg) il va se retrouver confronter à bien des dangers dans une aventure qui va l'entrainer des USA aux Philippines en passant par l'Espagne.

Film d'aventure spéctaculaires, Uncharted se révèle être un film d'aventures plaisant, dans l'esprit des films grand spectacle actuels. Le duo d'acteurs formé par Tom Holland et Mark Wahlberg fonctionne à merveille. Malgré quelques incohérences (notamment du point de vue des lois de la physique) Uncharted rempli parfaitement son rôle de divertissement tout public et on se prend au jeu de cette grande aventure.

Mort sur le Nil

Après Le Crime de l'Orient-Express, Kenneth Branagh nous livre une seconde adaptation d'une oeuvre d'Agatha Christie, Mort sur le Nil. 

Portée par un casting 5 étoiles (Gal Gadot, Emma MacKey, Russell Brand, Armie Hammer) et des décors magnifiques, l'enquête menée par Hércule Poirot se révèle être un film plaisant à suivre, malgré quelques petites longueurs. L'ambiance du film retranscrit bien l'idée d'une époque, celle de l'Entre-deux guerres, et ce grâce aux costumes (mention spéciale à la garde-robe de Gal Gadot) et la musique, très axée sur le blues. 

Malgré la pléthore de personnages, l'intrigue est assez simple à suivre et se conclue par l'inévitable scène de la révélation, non sans avoir assisté à de nombreux rebondissements préalables, si chère à la romancière britannique. 

En définitive, Mort sur le Nil s'avère être un thriller plaisant et efficace, propre et bien pensé. A votre tour d'embarquer à bord de la croisière ! 

Les jeunes amants

Shauna a 70 ans, Pierre 45. Ils décident de s'aimer. Malgré la maladie et la mort.

Adaptant un scénario de Solveig Anspach, cinéaste trop tôt disparue, Carine Tardieu nous entraine avec ses "Jeunes amants" dans un récit sensible et sans cliché, évitant l'écueil de la question des conventions sociales. Porté par l'ensemble des comédiens, le film nous bouleverse par la présence fiévreuse et palpitante de Fanny Ardant, héroïne romanesque par excellence, et la délicatesse obstinée de Melvil Poupaud, incarnant un homme détérminé à vivre cet amour là.